Joe Lee Wilson (1935-2011)


Joe Lee Wilson @ Caveau de la Huchette, Paris (2009)

Né dans l’Oklahoma, le vocaliste Joe Lee Wilson apprend le piano et le chant à l’église baptiste. Plus tard, il étudie avec le ténor lyrique Mario Lanza à Los Angeles tout en se formant au jazz au Los Angeles City College. Il joue avec Sarah Vaughan, Miles Davis, Art Blakey, Eddie Jefferson et connaît le succès au Mexique avant de s’installer à New York en 1962. Il travaille alors avec Sonny Rollins, Lee Morgan, Pharoah Sanders et sera même en 1968, finaliste d’un concours   organisé   par   NBC avec  Sly and the Family Stone, à la suite duquel il sera engagé par Columbia.

 

Il tourne ensuite avec Archie Shepp, enregistrant certaines de ses plus belles performances (Attica Blues, 1972). Il devient le propriétaire d’un loft légendaire de 1973 à 1978, The Ladies’ Fort, où se produiront les grands musiciens de cette époque turbulente.


Sa carrière se déroulera ensuite entre Paris, Brighton et le Japon. On le retrouve associé au pianiste Kirk Lightsey lors d’un mémorable concert de gospel en duo à Banlieues Bleues, au Caveau de la Huchette avec le Spirit of Life Ensemble. En 1992, il enregistre Acid Rain au Duc des Lombards. Un documentaire d’Yves Breux et Brad Scott (One, 2006) lui est consacré.

Joe Lee Wilson & SOLE @ Caveau de la Huchette, Paris (2009)

Son répertoire très original comprenait des joyaux comme « Jazz Ain't Nothing but Soul » ou « Feelin’ Good ». Joe Lee Wilson se signalait par la richesse de sa voix de baryton, par son timbre puissant et sa présence inimitable. Le blues était dans chacune de ses phrases, toujours vibrant quel que soit le style dans lequel il s’exprimait.


Associé au monde du free jazz, enraciné dans le blues, il était réellement inclassable. Musicien à l’intensité unique, il possède une place bien particulière dans l’histoire du jazz. A Paris, il avait souvent joué avec Ted Curson et le Spirit of Life Ensemble, proclamant son credo avec fierté : « Jazz is my religion. When I sing, it is wonderful to see the audience so responsive and happy. This re-endorses my belief that it is a healing music. »

Joe Lee Wilson & Ted Curson @ Jardin Folie-Titon, Paris (2009)